Miel : bienfaits et vertus, fait-il grossir ?

Auteur Sandra Maribaux
Auteur : Sandra Maribaux, publié le 21/04/2010
Relu par le comité de rédaction

Cet aliment est réputé depuis des siècles capable d'améliorer la santé, entre autres d'aider à maigrir. Découvrez les pouvoirs du miel.

Depuis l'Antiquité, cette matière sucrée fabriquée par les abeilles à partir du nectar de fleur est considérée comme un composant basique de n'importe quelle trousse de pharmacie. Aujourd'hui, nous entendons de plus en plus souvent parler des capacités du miel à améliorer la santé.


RegimesMaigrir.com fait le tri pour vous entre les suppositions et les vérités scientifiques sur les bienfaits du miel :

> Comment est-il formé ?

La fabrication de cette substance sucrée est fascinante. Elle commence quand les abeilles mangent sur les fleurs, ramassent les nectars des fleurs dans leur bouche. Ce nectar se mélange ensuite avec les enzymes spéciaux (invertase, amylase et catalase) dans la salive des abeilles. Il s'agit d'un processus alchimique qui transforme ce mélange en miel.

Les abeilles rapportent cette substance à la ruche où ils le déposent dans les cellules des murs de la ruche. La palpitation de leurs ailes fournit la ventilation nécessaire pour réduire l'humidité, rendant le miel prêt à la consommation.


> Aide-t-il à maigrir ?

Une étude américaine menée en 2008 a montré que les rats qui mangeaient les aliments mielleux prenaient 23% moins de poids que ceux qui mangeaient des aliments contenant du sucre raffiné (au bout d'une année, or 1 année chez les rats équivaut à 20 années chez les humains).

Le miel que les chercheurs utilisaient était riche en antioxydants alors il était possible que cela aidait à brûler davantage de graisse. D'autres études ont fait le lien entre les aliments riches en antioxydants (comme le thé vert par exemple) et l'accélération du métabolisme.

La substance mielleuse riche en antioxydant pourrait aider les gens à mieux stabiliser leur poids
Mais tous les types de miel ne sont pas riches en antioxydants. Une autre étude américaine a trouvé que le type de miel le plus ordinaire (dit "de trèfle") ne contient pas plus d'antioxydants que le sucre raffiné.

Ce qu'il faut retenir : les études qui associent la consommation mielleuse à la perte de poids sont au mieux préliminaires. Ajouter n'importe quel édulcorant à votre alimentation sans en retirer un autre peut provoquer une prise de poids.

100 grammes de miel apportent 304 calories et contiennent 82 g de sucre (et 17 g d'eau, plus 1 g de divers macro et micronutriments). Inutile de vous préciser que le miel peut faire grossir si vous n'en consommez pas en modération.


> Favorise-t-il un meilleur contrôle du taux de sucre sanguin ?

Fournir la bonne énergie au foie est essentiel pour optimiser le métabolisme du glucode pendant le sommeil et l'effort physique. La substance mielleuse est l'énergie idéale pour le foie parce qu'il contient presque un ratio de 1:1 de fructose à glucose.

Le fructose déverrouille l'enzyme dans les noyaux des cellules du foie qui sont nécessaires pour transformer le glucose en glycogène (la forme sous laquelle le sucre est stocké dans le foie et les cellules musculaires). Un stockage adéquat en glycogène dans le foie est essentiel pour fournir au cerveau du carburant lorsque nous dormons et faisons de l'exercice de manière prolongée.

Quand les stocks de glycogènes sont insuffisants, le cerveau déclenche la libération des hormones de stress (adrénaline et cortisol) afin de convertir les protéines des muscles en glucose. Une répétition du stress métabolique (générée par le cortisol quand des les dépôts de glycogènes ne sont plus disponibles de manière optimale pendant le sommeil), provoque avec le temps un dysfonctionnement du métabolisme du glucose, la résistance à l'insuline, le diabète, un risque plus élevé de maladie cardio-vasculaire et l'obésité.

Ce qu'il faut retenir : le miel aide à mieux gérer le taux de sucre dans le sang.


> Soigne-t-il la toux ?

Une étude américaine a testé le miel puis le Dextrométhorphane (un analgésique qui est le principe actif de la plupart des médicaments contre la toux) pour soigner la toux chez les enfants. Elle a trouvé que le miel est plus efficace.

La douceur sucrée pourrait être le principe actif du miel. La partie du cerveau qui enregistre les goûts et celle qui provoque la toux sont situées l'une à côté de l'autre, alors flairer quelque chose de sucrée pourrait affecter la toux, selon les responsables de l'étude.

Ce qu'il faut retenir : si vous êtes en train d'essayer de soulager la toux d'un enfant ou la vôtre, essayez le miel. Ne le donnez pas à un enfant âgé de moins de 12 mois. Cette substance douce peut contenir des spores d'une bactérie qui provoque le botulisme (maladie paralytique rare mais grave due à une neurotoxine bactérienne, la toxine botulique), une maladie que le système immunitaire immature d'un enfant ne peut pas supporter.


> Soulage-t-il les allergies ?

La théorie est que les abeilles ramassent du pollen (des particules reproductrices mâles, de couleur jaune, produites par les loges des anthères des fleurs, transmises par le vent, les insectes ou les animaux) des mêmes plantes que celles qui provoquent des allergies, alors la consommation quotidienne d'une petite dose de miel local (donc par la suite de ces pollens) pourrait stimuler votre système immunitaire et soulager les allergies.

Le problème est que les pollens qui provoquent les éternuements et les congestions (comme l'ambroisie) sont transmis par le vent, tandis que les pollens que les abeillents ramassent sont trop lourds pour voler (tous seuls) dans la brise.

Les pollens transportés par le vent peuvent retomber sur les fleurs, se faire ramasser par les abeilles et finir dans le miel, mais cela n'arrive que très peu donc ces pollens se retrouvent en infime quantité dans cette substance sucrée. Ils ne peuvent alors plus faire la différence. Et jusqu'à maintenant, aucune preuve clinique n'a pu montrer que le miel soulage les symptômes des allergies.

Ce qu'il faut retenir : il est très peu probable que cette substance sucrée aide à soulager vos allergies.


> Le miel brut est-il antibactérien, anti-viral et antimycosique ? Prévient-il le cancer et lutte-t-il contre les tumeurs ?

Une abeille posée sur un tournesol
Les bienfaits pour la santé qu'apporte le miel, comme tous les aliments, dépendent de sa qualité. Mais dans le cas du miel brut (qui n'a subi aucun traitement, aucune transformation), la situation est exceptionnelle, parce que le pollen qui est ramassé sur les jambes des abeilles lorsqu'elles se déplacent de plante en plante est aussi sain et diversifié que ces plantes elles-mêmes.

De plus, le traitement (la transformation alimentaire) enlève souvent beaucoup de phytonutriments trouvés dans le miel brut (celui qui se trouve dans la ruche, avant toute transformation ou traitement). Quand elle est brute, cette substance contient de petites quantités de la même résine trouvable dans la propolis.

Parfois appelée "la colle d'abeille", la propolis est en réalité un mélange complexe de résines et d'autres substances que les abeilles utilisent pour sceller la ruche et la sécuriser contre les bactéries et d'autres micro-organismes. Les abeilles fabriquent la propolis en combinant les résines végétales avec leurs propres sécrétions. Toutefois, les substances comme la bitume se trouvent parfois aussi dans la propolis.

Les abeilles gardiens utilisent parfois des écrans spéciaux autour de l'intérieur des boîtes de ruche pour piéger la propolis, puisque les abeilles vont répandre cette substance autour du nid d'abeille et scelleront les fentes avec les résines antibactériennes, anti-virales et antimycotiques. Toutefois, les résines trouvées dans la propolis représentent seulement une petite partie des phytonutriments trouvés dans la propolis et le miel. Des chercheurs ont montré que d'autres phytonutriments trouvés aussi bien dans cette substance sucrée que dans la propolis possèdent des propriétés pour prévenir le cancer et lutter contre les tumeurs.

Ces phytonutriments incluent l'acide caféique, le pentényle caffeate et le pentényle dimethylcaffeate. Les chercheurs ont découvert que ces substances préviennent le cancer du côlon chez les animaux en arrêtant l'activité de 2 enzymes (phosphatidylinositol et lipoxygénase). Quand le miel brut est largement traité et chauffé, les bienfaits de ces phytonutriments sont en grande partie éliminés.

Ce qu'il faut retenir : le miel brut (recueilli à la ruche sans subir aucun traitement ni transformation) peut aider à prévenir le cancer et à lutter contre les tumeurs. Le miel brut est également antibactérien, anti-viral et antimycosique (agissant contre les mycoses).


> Améliore-t-il la performance athlétique et guérit-il les plaies ?

La substance mielleuse est utilisé depuis longtemps comme une source d'énergie, mais des études récentes ont analysé l'usage du miel comme une aide ergogénique (aliment ou ingrédient qui aide la performance d'un athlète) et un agent pour guérir les plaies. Deux usages qui étaient jusque là considérés comme des recettes de grande-mère.


Un pot de miel
Quid de l'impact de cette substance sucrée sur la performance athlétique ? Une étude a étudié un groupe de 39 athlètes (femmes et hommes) pendant leurs séances de musculation. Les 39 athlètes faisaient des séances intensives de musculation puis consommaient juste après un supplément protéiné mélangé à une source de glucide (soit du sucre soit de la maltodextrine soit du miel). Le groupe qui a mangé le supplément mélangé au miel a pu maintenir un taux de sucre dans le sang optimal pendant les 2 heures qui suivaient la séance de musculation. De plus, la récupération musculaire et le rétablissement du glycogène (les glucides stockés dans les muscles) étaient favorable dans le groupe qui consommait du miel.

Maintenir des concentrations favorables de sucre dans le sang après un entraînement (en ingérant des glucides avant, pendant et après l'entraînement) est important pour maintenir les stocks de glycogène musculaire (le glycogène est la forme sous laquelle le sucre est stocké dans le muscle en tant qu'énergie prête à être consommée), afin que la récupération musculaire soit plus efficace et que l'athlète soit prêt à s'entraîner de nouveau à leur meilleur niveau dès le jour suivant.

La meilleure aide ergogénique étudiée est les glucides parce qu'ils sont nécessaires pour maintenir les stocks de glycogène musculaire. Jusqu'à maintenant, le miel paraît une simple source parmi d'autres pour aider les athlètes à produire les efforts de leur mieux. Autrement dit, cette substance sucrée n'est pas un meilleur choix par rapport aux autres glucides.


Quid de l'impact du miel sur les plaies ? La capacité de cette substance sucrée à guérir les plaies est déjà plus prometteuse. Le miel a été utilisé depuis longtemps comme un agent antiseptique thérapeutique pour le traitement des ulcères, brûlures et blessures depuis des siècles. Découvrez par la même occasion les bienfaits santé et effets secondaires de l'Aloe vera (une plante également réputée pour guérir des plaies).

Une étude indienne a comparé les effets guérisseurs du miel sur les plaies à un traitement conventionnel (crème de sulfadiazine d'argent) sur 104 patients brûlés au premier degré. Après 1 semaine de traitement, 91% des plaies traitées avec cette substance sucrée restaient sans infections contre 7% seulement des plaies traitées avec de la crème de sulfadiazine d'argent. Un plus grand pourcentage des plaies était guéri plus vite dans le groupe des patients traité avec du miel.

Une autre étude a examiné les bienfaits de cette substance sucrée pour guérir les plaies sur les patientes après une section césarienne et une hystérectomie. Comparé au groupe qui a reçu la solution standard de iodine et d'alcool, le groupe traité avec du miel ne souffrait pas d'infection en moins de jours, se guérissait plus proprement et avait réduit la durée de leur séjour à l'hôpital.

Plusieurs mécanismes ont été suggérés pour expliquer les bienfaits du miel pour guérir les plaies (lorsqu'il est appliqué sur l'endroit de la plaie). Parce que le miel est composé principalement de glucose et de fructose, 2 sucres qui attirent beaucoup d'eau, le miel absorbe l'eau dans la plaie, l'assèche de la sorte que la croissance des bactéries et des mycoses soit inhibée (ces micro-organismes prospèrent dans un environnement humide). De plus, le miel brut contient une enzyme appelée "glucose oxidase" qui, quand elle est mélangée à l'eau, produit du peroxyde d'hydrogène (un antiseptique doux aussi appelé eau oxygénée).

En plus des enzymes spécifiques contenues dans sa substance, qui peuvent aider le processus de guérison, le miel contient aussi des antioxydants et des flavonoïdes qui peuvent fonctionner comme des agents antibactériens. Un antioxydant en particulier, la pinocembrine (contenue uniquement dans cette substance sucrée), est actuellement étudiée pour ses propriétés antibactériennes.

Diverses études ont montré que le miel non pasteurisé lutte contre la bactérie "Staphylocoque doré" (une bactérie banale trouvée en masse dans notre environnement, elle provoque des infections surtout au niveau des plaies ouvertes), inhibe les bactéries "Escherichia coli" (une bactérie intestinale des mammifères très commune chez l'être humain) et "Candida albicans" (l'espèce de levure la plus importante et la plus connue du genre Candida).

Tous les miels ne procurent pas ces bienfaits de guérison. Il vous faudra privilégier les substances miellées de couleurs foncées, surtout le miel des fleurs de sarrasin ou de sauge, qui contiennent une plus grande quantité d'antioxydants que les autres types mielleux.

Cherchez en priorité aussi la version brute (non traitée), qui contient la plus grande variété de substances bénéfiques pour la santé.

Ce qu'il faut retenir : le miel, surtout de couleur foncée et/ou brut, n'améliore pas spécialement la performance athlétique (pas plus que d'autres glucides) mais peut aider à guérir les plaies.


Regardez également cette vidéo qui explique les vertus sanitaires du miel (où le Docteur Becker, président de l'AFA Association Francophone d'Apithérapie, répond aux questions générales sur cet aliment) :



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Photo portrait de l'auteur Sandra Maribaux
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