Polypes du côlon : symptômes et aliments pour les prévenir

Auteur Sandra Maribaux
Auteur : Sandra Maribaux, publié le 17/02/2011
Relu par le comité de rédaction

Le polype n'est pas synonyme de cancer du côlon, mais mieux vaut connaître les symptômes et les bons aliments pour s'en prémunir.

Un polype du côlon est une excroissance ou tumeur bénigne (sans gravité) sur la surface du côlon (aussi appelé le grand intestin), du rectum ou de l'utérus. Parfois, une personne peut en avoir plusieurs.

Rappelons que le grand intestin est le long tube situé à la fin de votre système digestif, il absorbe l'eau des selles et rend ces dernières solides avant évacuation du corps.

Même si le polype est une tumeur la plupart du temps bénigne (non cancéreuse), il peut parfois se transformer en une tumeur maligne (donc en cancer). Si vous découvrez un polype intestinal (grâce à un test appelé coloscopie), vous devez l'enlever par biopsie avant de le faire analyser afin de savoir s'il contient des cellules cancéreuses. Une biopsie est le prélèvement d'un échantillon de tissus du corps afin de réaliser un examen microscopique.

Les polypes du côlon peuvent être plats, ils sont alors qualifiés de "sessiles". Ils peuvent également être surélevés (ils possèdent un pied de longueur variable) et on dit alors qu'ils sont "pédiculés".

Les polypes sessiles (plats) peuvent être plus petits et plus difficiles à voir, ils peuvent donc être cancéreux plus souvent que ceux qui sont pédiculés (surélevés). Découvrez par la même occasion les signes et diverses façons de traiter la diverticulose.

Le terme polype désigne la plupart du temps implicitement le "polype du côlon", même s'il existe d'autres sortes de cette tumeur bénigne comme nous l'avons dit (excroissances se développant sur les muqueuses du rectum, de l'utérus, du nez, etc.). Découvrez par la même occasion l'alimentation recommandée et déconseillée aux personnes souffrant du syndrome du côlon irritable.


> Qui sont concernés par ces tumeurs ?

Tout le monde peut être concerné par les polypes du côlon, mais certaines personnes sont plus susceptibles de les avoir que d'autres.

Vous risquez davantage d'en avoir un si :
  • Vous avec 50 ans ou plus,
  • Vous avez déjà eu ces excroissances par le passé,
  • Quelqu'un dans votre famille en a déjà eu,
  • Quelqu'un dans votre famille a déjà souffert d'un cancer du grand intestin (aussi appelé cancer du côlon ou cancer colorectal),
  • Vous avez déjà eu un cancer de l'utérus ou des ovaires avant l'âge de 50 ans.


Vous avez également davantage de risque d'avoir un polype dans l'intestin si vous :
Avoir les polypes n'est pas toujours synonyme de cancer colorectal mais il convient de les soigner rapidement


> Symptômes

La plupart des personnes possédant un polype dans le côlon n'ont pas de symptômes. Souvent, les gens ne savent pas qu'ils en ont jusqu'à ce que le médecin en trouve pendant un examen de santé de routine ou pour autre chose.

Mais certaines personnes observent des symptômes (surtout provoqués par de grandes tumeurs) tels que :
  • Le saignement de l'anus : il s'agit d'un saignement observé dans l'ouverture à la fin du tube digestif où les selles quittent le corps. Vous pourriez noter ce saignement dans vos sous-vêtements ou sur les papiers toilettes après une évacuation intestinale,
  • La constipation ou la diarrhée qui dure plus d'une semaine,
  • Le mal de ventre persistant,
  • Le sang dans les selles : le sang peut donner une apparence noire aux selles, ou il peut se montrer sous forme de traînées rouges dans les selles.


Si vous constatez l'un de ces symptômes, consultez un médecin (gastro-entérologue) afin de trouver l'origine du problème. Si vous ne constatez pas ces symptômes mais avez plus de 50 ans ou l'un des traits cités plus haut correspondants au profil des personnes risquant d'avoir cette excroissance, demandez un test de détection à votre médecin.

Un polype de grande taille (diamètre supérieur à 1 cm) a environ 10% de risque de devenir une tumeur maligne (cancéreuse).


> Détection des polypes dans l'intestin : quels moyens techniques ?

Le médecin peut utiliser un ou plusieurs tests pour vérifier l'existence de ces tumeurs dans votre corps :
  • Lavement baryté : le médecin injecte un liquide appelé la baryte (un produit de contraste opaque aux rayons X) dans votre rectum et votre côlon. Il prend ensuite des clichés radiographiques de l'abdomen. La baryte donne une couleur blanche à votre intestin dans les clichés. Le polype est de couleur foncée, alors il devient facile de le voir,
  • Rectosigmoïdoscopie : le médecin insère un tube mince et flexible dans votre rectum. Le tube est appelé un sigmoïdoscope, il a une lumière à l'intérieur. Le médecin utilise le sigmoïdoscope pour regarder dans le dernier tiers de votre grand intestin (60 cm environ),
  • Coloscopie : le médecin vous mettra sous calmants pendant la coloscopie. Ce test est similaire à la rectosigmoïdoscopie, sauf que le médecin regarde dans tout le grand intestin (et pas seulement dans le dernier tiers) avec une sonde longue et flexible pourvu d'une caméra qui montre des images sur un moniteur. Le tube possède un outil qui peut enlever les polypes intestinaux. Le médecin supprime ces excroissances généralement pendant la coloscopie,
  • Tomodensitométrie (aussi appelée scanographie ou plus familièrement scanner) : ce test est une sorte de coloscopie virtuelle. Le médecin insère un tube mince et flexible dans votre rectum. Une machine utilise des rayons X et les ordinateurs pour créer des images du grand intestin qui peuvent ensuite être visualisés sur un écran,
  • Test des selles : le médecin vous demandera d'apporter un échantillon de vos selles dans un récipient spécial. Les selles sont testées en laboratoires pour détecter des signes de cancer (comme les changements d'ADN ou les saignements).



Vidéo d'une tomodensitométrie

> Traitement

Dans la plupart des cas, le médecin enlève cette tumeur bénigne pendant la rectosigmoïdoscopie ou la coloscopie. Le polype enlevé de l'intestin est alors testé pour savoir s'il contient des cellules cancéreuses.

Si vous avez déjà eu ces excroissances, le médecin vous demandera de vous faire examiner régulièrement dans le futur.


> Comment les prévenir ?

Les experts ne savent pas encore avec certitude comment prévenir le polype du côlon. Toutefois, ils estiment que vous pouvez réduire les risques d'avoir ce type de tumeur si vous :
  • Mangez plus de fruits et légumes et moins d'aliments gras,
  • Ne fumez pas,
  • Évitez les boissons alcoolisées,
  • Faites de l'exercice régulièrement (idéalement au moins 30 minutes par jour, 5 jours par semaine),
  • Discutez de la thérapie aux hormones avec votre médecin si vous êtes une femme ménopausée (attention, cette thérapie peut réduire le risque de cancer du côlon mais parfois augmenter le risque d'autres types de cancer),
  • Réussissez à perdre du poids (si vous êtes en surpoids ou obèse).

Prendre une faible dose d'aspirine tous les jours pourrait également aider à prévenir la formation de cette excroissance. Parlez à votre médecin avant de prendre un médicament, surtout l'aspirine (qui peut provoquer des ulcères à l'estomac, des hémorragies gastro-intestinales, des congestions hémorragiques).


> Aliments à manger pour prévenir les polypes dans l'intestin

Faire de l'exercice et maigrir contribuent à réduire le risque d'avoir ce genre de tumeur, mais vous devriez aussi réajuster votre alimentation :
  • Flocons d'avoine : l'un des meilleurs aliments à manger au petit-déjeuner pour une nutrition optimale et un bon fonctionnement de l'intestin (choisissez de l'avoine standard au lieu de l'avoine instantanée). Ce sera encore mieux si vous pouvez mettre des mûres (surgelées ou fraîches) et une poignée d'amandes et de noix dessus. Ajoutez une petite quantité de lait pauvre en matières grasses (lait à 1% de matières grasses ou lait écrémé) ou de lait de soja et vous obtiendrez une dose saine de calcium et de génistéine (tous les deux contribuent à réduire le risque de polype colorectal),
  • Baies (fraises, myrtilles, acai berry, etc.) : elles sont abondantes en flavonoïdes, un groupe de polyphénols bioactifs qui se trouvent dans de nombreuses nourritures à bases de plantes. Diverses études ont prouvé qu'un régime alimentaire riche en flavonoïdes peut réduire le risque de récurrence de ces excroissances,
  • Flavonoïdes : ils se trouvent aussi dans les olives, l'huile d'olive, le thé, le chocolat noir, le vin rouge, les noix, les herbes et épices, les graines, les haricots, le soja, l'avocat, les fruits et légumes, etc. Presque tous les aliments à base de plante contiennent des traces de flavonoïdes, mais certains en contiennent plus que d'autres. Pour en manger suffisamment, essayez de consommer entre 5 et 10 portions de fruits et légumes par jour, en plus d'adopter une alimentation intégrant beaucoup d'aliments à base de plantes,
  • Calcium : une alimentation riche en calcium lutte contre le développement des polypes colorectaux et contre le cancer du côlon. Les aliments riches en calcium sont par exemple le lait, le fromage, le yaourt, le brocoli,
  • Acides gras oméga-3,
  • Fibres alimentaires : les aliments riches en fibre alimentaire incluent les grains entiers, les fruits, les légumes, les légumineuses. Les hommes adultes de moins de 50 ans ont besoin de 38 g de fibre par jour, ceux âgés de plus de 50 ans ont besoin de 30 g par jour. Les femmes adultes de moins de 50 ans ont besoin de 25 g de fibre par jour, ceux âgées de plus de 50 ans ont besoin de 21 g par jour,
  • Eau : buvez au moins 8 grands verres d'eau chaque jour.


> Aliments à manger en modération ou à éviter pour prévenir ce trouble

  • Aliments riches en graisses saturées,
  • Viandes rouges (si vous vous êtes déjà fait enlever un polype colorectal, limitez en à 2 fois par mois),
  • Nourritures transformées (comme le corned-beef, le salami, le hot dog, etc.),
  • Boissons alcoolisées.


Si vous vous êtes déjà faits enlever un polype intestinal, dites-nous quels aliments vous consommez beaucoup désormais. Aviez-vous remarqué des symptômes ou avez-vous découvert ce trouble par hasard ? Si vous avez aimé cet article, merci de le recommander sur Facebook, de le tweeter, de lui donner un vote +1 sur Google Plus.
Photo portrait de l'auteur Sandra Maribaux
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