Effet yoyo : les impacts négatifs qu'il provoque après un régime

Auteur Sandra Maribaux
Auteur : Sandra Maribaux, publié le 14/01/2011
Relu par le comité de rédaction

L'effet yoyo se produit très souvent chez les gens qui font un régime. Voici les impacts négatifs des effets yo-yo après un régime.

Expliquons d'abord ce que l'effet yoyo afin de mieux comprendre les impacts négatifs des effets yo-yo après un régime. Beaucoup de gens parviennent à maigrir avec un régime, en plus des séances d'entraînement physique. En revanche, peu de gens réussissent à stabiliser leur poids après un régime. Une grande partie des suiveurs de régime reprennent même du poids après la fin de leur régime (parfois plus qu'ils en ont perdu). Du coup, nombre d'entre eux tentent de faire un autre régime afin de perdre du poids de nouveau. Lisez aussi : Maigrir sans regrossir : comment maigrir sans reprendre du poids ?

Vous l'aurez deviné. L'effet yoyo est la perte de poids (obtenue grâce au régime amaigrissant) suivie d'une reprise de poids puis d'une autre tentative de maigrir suivie de nouveau d'un regain de poids et ainsi de suite. Il s'agit d'un cercle vicieux qui présente divers impacts négatifs sur la santé des personnes qui subissent cet effet yoyo. Lisez aussi : Stabiliser le poids après un régime : 10 conseils.


> Impacts négatifs des effets yo-yo après un régime
Les personnes qui subissent l'effet yoyo après leur régime ont tendance à :
  • Ressentir des émotions négatives : comme laisser leur stress dû au travail ou lié à leur situation personnelle interférer avec leur exercice physique alors que l'exercice physique est censé diminuer le stress. Ces personnes utilisent aussi le stress comme excuse pour fermer les yeux sur de nouvelles habitudes de consommation alimentaire qui pourraient être négatives pour la santé. Elles peuvent aussi ressentir la dépression (sentiment d'échec, de détresse émotionnelle à cause de la reprise de poids après avoir maigri) ou la fatigue chronique (à cause des régimes incessants),
  • Revenir dans les endroits où elles mangent mal : ces personnes ont tendance à revenir dans les fêtes et restaurants fast food. Dans ces endroits, elles retombent dans leurs travers au lieu de développer des stratégies d'alimentation saine,
  • Essayer de s'en sortir impunément : ces personnes aiment grignoter des aliments malsains et essayer de voir si elles peuvent "se tirer de la situation sans être inquiétées" quand il s'agit de manger et de faire du sport (en somme, elles veulent éviter de prendre du poids tout en mangeant mal et en ne faisant pas de sport). Et si le temps est maussade, elles sont les premières à décider de ne pas faire de l'exercice,
  • Modifier le corps de manière malsaine : pendant la phase de perte de poids, les personnes qui subissent l'effet yoyo tendent à perdre de la masse musculaire et de la masse grasse. Après le régime, leur corps produit une réaction à une situation de famine (provoquant une prise de poids rapide en graisse). L'effet yoyo chronique change le ratio graisse/muscle dans l'organisme, l'un des facteurs les plus importants pour la santé,
  • Perdre du poids de plus en plus difficilement : si une personne a de la chance de ne pas développer une maladie grave à cause de l'effet yoyo et des régimes incessants, la perte de muscle et le ralentissement du métabolisme font qu'elle aura de plus en plus de mal à maigrir (après avoir suivi beaucoup trop de régimes). Les muscles brûlent la graisse, donc moins elle disposera de muscles plus elle aura du mal à perdre du poids,
  • Souffrir plus souvent de carences nutritionnelles : les régimes hypocaloriques sont généralement très restrictifs, et vous aurez du mal à manger des aliments sains dans le cadre de ces régimes. Faire des régimes hypocaloriques sans arrêt et subir l'effet yoyo ensuite peut provoquer de graves carences nutritionnelles, à cause de la faible variété d'aliments. Les carences les plus fréquentes liées à l'effet yo-yo après un régime sont l'anémie due à une carence en fer, le manque de vitamine B12, les insuffisances en potassium et en sodium (ces dernières étant dangereuses car le corps utilise ces électrolytes pour assurer le bon fonctionnement des nerfs et des muscles, pour réguler le rythme cardiaque),
  • S'exposer davantage à divers problèmes de santé : troubles du foie, perte de muscle, ralentissement du métabolisme, ostéoporose, calculs biliaires, maladies du cœur, hypertension, congestion cérébrale, diabète, cancer, affaiblissement du système immunitaire, raccourcissement de la durée de vie.


Bien entendu, si vous êtes enceinte, ne faites surtout pas de régimes sans arrêt et ne subissez pas l'effet yoyo. Si vous perdez et reprenez du poids sans cesse pendant la grossesse, vous faites mal à votre corps mais aussi à votre bébé. Vous risquez avec l'effet yo-yo pendant votre grossesse une naissance prématurée, de donner une naissance sans vie, de l'hypertension. Vous pouvez perdre du poids pendant la grossesse mais seulement avec un programme alimentaire équilibrée et sensible, approuvé par votre gynécologue. Ce conseil reste valable même après la naissance de votre bébé.


> Les hormones de l'appétit impactent l'effet yoyo après un régime
Une nouvelle étude menée fin 2010 a confirmé que les hormones liées à l'appétit jouent un rôle important dans la probabilité de reprendre du poids après avoir terminé un régime. L'étude a trouvé que les personnes qui possèdent les taux les plus élevés de leptine et les taux les moins élevés de ghréline ont plus de risques de reprendre du poids après un régime. Lisez aussi : DHEA : l'hormone DHEA aide-t-elle à maigrir ?

Beaucoup de régimes existants provoquent cet effet yoyo. Il s'agit de régimes souvent restrictifs et nutritionnellement déséquilibrés (imposant une baisse de consommation importante de l'une ou de plusieurs familles d'aliments ou une restriction calorique conséquente ou encore la consommation exclusive de certains aliments très peu caloriques). Lisez aussi : Couper l'appétit : aliments pour couper l'appétit et maigrir.

"Il y a des patients qui sont sensibles aux bienfaits d'un régime et d'autres patients qui y sont résistants. Il semble que la manière de chaque patient de répondre au régime amaigrissant qu'il suit est prédéterminé par ses propres caractéristiques", disent les chercheurs de l'étude (publiée dans la revue "Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism").

Pour les besoins de cette étude, 104 personnes en surpoids ont suivi un régime hypocalorique pendant 8 semaines. A la fin du régime, l'équipe de chercheurs a trouvé que le groupe de personnes qui a repris plus de 10% du poids perdu avait des taux de leptine plus élevés et des taux de ghréline plus faibles. Lisez aussi : Réduire l'appétit, conseils pour contrôler l'appétit.

Certains patients obèses ou en surpoids qui ont repris plus de poids qu'ils en ont perdu après le régime peuvent même être identifiés avant qu'ils commencent le régime, simplement en regardant les taux de ces 2 hormones dans leur plasma, selon les chercheurs. Lisez aussi : Supprimer et gérer l'appétit et la faim avec 12 aliments.

Les conclusions de cette étude ouvrent la voie à des études plus exhaustives sur les hormones de l'appétit comme outils pour développer des programmes de perte de poids adaptés aux personnes (régimes personnalisés de type LeDiet). Les régimes individualisés (totalement ajustés aux caractéristiques de l'individu qui fait le régime) pourraient garantir le succès pour les patients obèses ou en surpoids qui souhaitent maigrir ET stabiliser leur poids (donc ne pas reprendre du poids et subir les impacts négatifs des effets yo-yo).


> L'effet yoyo produit du stress sur le corps à long terme
La pratique des régimes en série (faire un régime, le terminer, constater une reprise du poids, refaire un autre régime, le finir, observer une autre reprise du poids, ainsi de suite) est mauvaise pour la santé et pourtant populaire. Peu de personnes acceptent l'échec (reprise de poids après un régime alors qu'elles avaient réussi à maigrir) et veulent à tout prix enchaîner par d'autres régimes derrière. Or faire des régimes sans arrêt peut produire des répercussions négatives sur l'organisme à long terme, selon une étude. Ces impacts négatifs peuvent rendre les personnes qui suivent les régimes en mode yoyo plus vulnérables à la reprise de poids. Lisez aussi : 10 astuces pour perdre du poids sans stress.

L'étude en question, publiée fin 2010 dans la revue "Journal of Neuroscience", a mené des tests sur des souris de laboratoire qui devaient suivre un régime avec restriction calorique. Ces souris étaient séparées aléatoirement en deux groupes. Le premier groupe de souris mangeait 75% de la quantité de calories nécessaire pour faire maigrir de 10% à 15% par rapport à leur poids initial. Le second groupe mangeait normalement (sans restrictions). Lisez aussi : Restriction calorique : principes, avantages, effets secondaires.

Dans des situations de stress, les souris qui suivaient un régime produisaient des quantités plus élevées de l'hormone de stress corticostérone et montraient des symptômes de dépression. Il y avait également une transformation dans l'ADN des souris : des gènes qui contrôlent la consommation alimentaire et le stress avaient changé. Ces changements d'ADN persistaient après le retour à une consommation alimentaire normale chez les souris pour revenir à leur poids corporel normal (plus élevé). Lisez aussi : Combattre le stress : aliments pour lutter contre le stress.

Dans des circonstances stressantes, les souris du groupe qui faisait un régime mangeaient davantage d'aliments gras que les souris qui ne faisaient pas de régime.

Ces résultats suggèrent que le fait de suivre un régime augmente le stress, rendant une perte de poids réussie plus difficile. Cela pourrait "reprogrammer" la manière dont le cerveau réagit au stress à venir et aux envies de manger ses émotions. Lisez aussi : Manger à cause des émotions, comment arrêter de manger ses émotions.


> L'effet yoyo peut affaiblir le système immunitaire
Des chercheurs américains (du Centre de Recherche contre le Cancer de Fred Hutchinson, à Seattle, Etats-Unis) ont trouvé que l'effet yo-yo peut produire un impact négatif sur le système immunitaire. Leur étude a aussi trouvé que conserver un poids stable sur une longue période semble produire un effet positif sur le système immunitaire. Lisez aussi : Système immunitaire : comment renforcer le système immunitaire ?

L'étude était publiée dans la revue "Journal of the American Dietetic Association" en 2007. Elle a trouvé que plus une femme fait de régimes pour maigrir, plus son système immunitaire déclinait. Les chercheurs avaient également trouvé que la fonction immunitaire (mesurée par l'activité des cellules tueuses naturelles aussi appelées lymphocytes NK ou encore lymphocytes nuls) était supérieure chez les femmes qui parvenaient à stabiliser leur poids sur une longue période de temps.

Les chercheurs avaient posé des questions à 114 femmes sédentaires en surpoids mais dépourvues de maladies sur leur poids corporel et leur perte de poids sur les 20 années précédentes. Les résultats montraient que les femmes qui subissaient davantage l'effet yoyo (avec des pertes de poids suivies de reprises de poids fréquentes) observaient une diminution plus importante d'activité des lymphocytes NK. Les femmes qui avaient connu plus de 5 cycles de perte puis de reprise de poids avaient 30% d'activité de lymphocytes NK en moins.

L'inverse était vraie pour les femmes qui stabilisaient leur poids pendant plus de 5 années. Ces femmes avaient 40% d'activité de lymphocytes nuls en plus.

Les lymphocytes NK sont essentielles au système immunitaire. Elles exterminent les virus et des études réalisées en laboratoire ont montré qu'elles attaquent et tuent les cellules cancéreuses. Une baisse de l'activité des lymphocytes nuls est liée à un risque supérieur de cancer ainsi qu'une plus grande sensibilité aux rhumes et aux infections.

Les chercheurs sont toutefois d'accord sur le fait qu'il faut obtenir davantage d'informations, et que faire confiance aux données recueillies par interview trouve ses limites. Malgré tout, leur étude soulève la question sur l'utilité de maigrir si vous n'êtes pas capable de stabiliser le poids perdu. Les chercheurs se demandent s'il ne vaut pas mieux avoir quelques kilos en trop que de subir l'effet yoyo et ses impacts négatifs, ou si les innombrables preuves que la perte de poids chez une personne en surpoids ou obèse réduit tellement les risques de maladie que l'effet yoyo passe au second plan. Lisez aussi : Quels déclics amènent les gens en surpoids à perdre du poids ?


> Alternatives à l'effet yoyo
Pour éviter l'effet yo-yo après un régime, essayez de :
  • Adopter un style de vie plus sain. Ne pas regarder votre programme de perte de poids comme un régime mais comme un style de vie sain, cela vous encouragera à garder des habitudes alimentaires saines sur du long terme,
  • Ne pas faire un régime à la mode,
  • Manger naturellement, ne pas vous priver de tous les aliments,
  • Ne pas réduire la consommation de calories de manière spectaculaire du jour au lendemain. Réduisez plutôt vos apports caloriques progressivement afin que le métabolisme de votre corps ne chute pas,
  • Trouver de nouvelles manières de gérer le stress,
  • Dormir suffisamment,
  • Préparer des nourritures saines en avance (pour les jours suivants, pour emmener au travail ou à l'école),
  • Limiter les tailles des portions et choisir des aliments plus sains,
  • Dresser une liste de choses que vous pouvez faire sans manger (pour éviter d'y penser),
  • Prendre l'habitude de faire de l'exercice quotidiennement pour brûler de la graisse,
  • Inclure des séances de musculation à votre programme d'entraînement hebdomadaire pour construire du muscle et conserver la masse musculaire,
  • Parler à votre médecin ou diététicien avant de commencer tout régime pour maigrir. Il vous fournira des conseils pour perdre du poids sainement.


Avez-vous déjà remarqué les répercussions de l'effet yoyo ? Quels autres impacts négatifs des effets yo-yo après un régime voyez-vous ? Si vous avez aimé cet article, merci de le recommander sur Facebook, de le tweeter, de lui donner un vote +1 sur Google Plus.
Photo portrait de l'auteur Sandra Maribaux
×

Cet article est basé sur des preuves scientifiques, écrit par des experts et vérifié par des spécialistes.


Notre équipe de nutritionnistes, de diététiciens et de coachs sportifs s'efforce d'être objective, impartiale, honnête et de présenter les deux côtés de la médaille.


Nos articles contiennent des références scientifiques. Elles sont soit indiquées à la fin des articles dans une liste de références, soit indiquées sous forme de nombres mis entre parenthèses (1, 2, 3). Les nombres sont des liens cliquables, renvoyant vers des articles scientifiques évalués par des pairs.