Régime crétois / méditerranéen

> Principe et méthode

Il s'agit d'un régime alimentaire propice à la conservation d'une bonne santé, avant d'être un régime pour maigrir. Cette méthode de perte de poids tire son nom du fait qu'elle est traditionnelle dans plusieurs pays autour de la mer Méditerranée, dont la Crète. On l'appelle aussi le régime méditerranéen.

Quelques caractéristiques de ce plan minceur se retrouvent dans certaines régions du sud de la France, et contribuent à expliquer le paradoxe culinaire français (voir la partie "Le saviez-vous" en bas de page), mais ce sont deux notions qu'il ne faut pas confondre.

Le régime crétois est une pratique alimentaire qui associe :

  • Un apport calorique relativement faible par rapport à l'activité physique déployée, d'où un moindre risque d'obésité,
  • Une abondance de légumes (de saison, crus ou cuits, 150 à 250 grammes par jour) et fruits frais, pain, céréales (base de l'apport énergétique), fruits secs,
  • Une suppression du sucre, que vous pouvez remplacer par du miel,
  • En faible quantité, des produits d'origine animale : une faible consommation de viande rouge, sauf un peu de viande ovine, mais une forte consommation de poisson,
  • Des lipides ajoutés sous forme quasi exclusive d'huile d'olive (en condiment ou support de cuisson et élément de recettes), dont la principale qualité est sa teneur en acides gras mono-insaturés, dont l'acide oléique (oméga-9). Cet acide est absorbé rapidement par le tube digestif. Il stimule la production de la bile et favorise donc la digestion,
  • Une faible quantité d'acides gras saturés : très peu de lait et de beurre ou margarine (à remplacer par de l'huile d'olive, même en pâtisserie), mais des fromages frais ou des yogourts,
  • Des herbes et aromates frais,
  • Enfin du vin rouge (pour les polyphénols), consommé modérément et au cours des repas : à doses modérées, l'alcool serait susceptible d'augmenter le cholestérol HDL ("le bon cholestérol", lipoprotéine de haute densité, une lipoprotéine responsable du transport du cholestérol vers le foie où il pourra être éliminé).
    Un effet protecteur plus particulièrement lié au vin pourrait venir du resvératrol ; la façon de boire le vin, au cours des repas, peut aussi être une des explications à l'éventuelle supériorité du vin sur les autres sources d'alcool en ce qui concerne la prévention des maladies cardiovasculaires. La consommation modérée est de l'ordre de 1 verre par repas.

En somme, le régime méditerranéen consiste à prendre des repas riches en fibres, en vitamines et minéraux ; conjugué à l'utilisation de corps gras riches en acides gras mono insaturés.


> Avantages

Il est important de distinguer ce programme minceur des "régimes alimentaires" classiques, dont la plupart se révèlent contre-productifs : dès la fin de ces régimes restrictifs, les kilos perdus sont bien vite regagnés, avec un surpoids. Ici il s'agit plus d'une façon de vivre, durable, et dont les bénéfices se font sentir à court et moyen terme.

Le régime crétois est aussi appelé le régime méditerranéen, il est encore populaire dans les pays du Sud de l'Europe

Il a été prouvé au travers de plusieurs études que l'alimentation des Crétois permettait de diminuer la mortalité et la morbidité par maladies cardio-vasculaires, ainsi que les risques de cancer (car les cancers sont dus à l'oxydation des cellules, or l'alimentation en Crète s'avère riche en vitamine C et E qui possèdent des vertus anti-oxydantes).

Une étude récente (publiée dans l'édition d'avril 2006 des "Annales de neurologie"), pendant 4 ans, sur plus de 2 200 habitants de New York (n'ayant aucune maladie neurologique), semble montrer aussi une diminution très sensible du risque Alzheimer, d'autant plus forte que le régime alimentaire suivi est plus proche de ce régime méditerranéen. Les plus proches du régime crétois avaient un risque Alzheimer diminué de 39 à 40 %.

Un autre bénéfice probable de ce plan minceur est lié à la façon de manger, au plaisir de manger, à la convivialité des repas, moments importants de sociabilité, oubliée ou négligée dans une bonne partie des pays occidentaux. Le "temps de manger" est pris, ce qui contribue aussi à une bonne mastication et à une bonne digestion.


> Inconvénients

A part qu'il faudrait habiter de préférence près de la mer pour mieux pratiquer ce régime, il n'y a guère d'inconvénients au régime méditerranéen qui n'est pas à proprement parler un régime.

En effet, les personnes qui habitent aux bords de la Méditerranée profitent d'un ensoleillement à l'année, ce qui leur procure une synthèse de vitamine D régulière. Pour les gens des pays nordiques, c'est le lait de vache qui constitue la principale source de cette vitamine. Comme le lait ne fait pas partie du régime crétois, il faut miser sur une forte consommation de poissons gras (surtout saumon, maquereau et sardines) ainsi que sur les yogourts enrichis de vitamine D, ou, à la limite, sur les suppléments. Sinon, une carence en vitamine D est possible. Pour ces gens des pays nordiques, suivre le régime méditerranéen semble donc très difficile.


> Le saviez-vous ?

a) Le paradoxe français est l'expression qu'emploient les Anglo-Saxons et les diététiciens face à une apparente contradiction entre la pratique alimentaire des français et leur santé.

Il ne s'agit en fait pas de l'alimentation de toute la population française, mais de celle du Sud-Ouest.

Dans cette partie de la France, en effet, l'alimentation est globalement assez riche en matières grasses (foie gras, confit de canard) et en vins, voire en boisson alcoolisée, alors que la santé globale est assez bonne, que le taux d'infarctus est de seulement 80 pour 100.000 par an, soit 4 fois moins qu'aux Etats-Unis et que l'espérance de vie de 10 ans plus élevée par rapport au Nord-Est de la France.

b) L'huile d'olive est relativement stable par rapport aux autres acides gras insaturés, ce qui la rend moins susceptible de s'oxyder lors de la cuisson. L'huile d'olive est donc bonne autant pour la cuisson que pour les assaisonnements. Elle est la base de l'alimentation en Crète.

c) Dans les régions où l'on adopte encore le régime crétois, le taux de mortalité par maladie cardiovasculaire reste inférieur de 95% en moyenne à celui des Etats-Unis et de 96% à celui de la Finlande (pays le plus exposé au monde).


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