Le travail intellectuel fait consommer plus de calories

Auteur Sandra Maribaux
Auteur : Sandra Maribaux, publié le 08/09/2008
Relu par le comité de rédaction

Les détails de cette découverte pourraient expliquer en partie l'épidémie de l'obésité.

Une équipe de chercheurs de l'Université de Laval a démontré que le travail intellectuel induit une augmentation importante des consommations de calories. Les détails de cette découverte viennent d'être publiés dans la dernière édition du journal "Psychosomatic Medicine".

L'équipe de recherche, dirigée par le docteur Angelo Tremblay, a mesuré les consommations spontanées de nourritures de 14 étudiants après chacune des activités suivantes (croissantes dans l'effort intellectuel qu'elles requièrent) :
1) Activité n°1 : se reposer dans une position assise,
2) Activité n°2 : lire et résumer un texte,
3) Activité n°3 : compléter une série de tests de mémorisation, d'attention et de vigilance sur un ordinateur.

Après 45 minutes de chaque activité, les participants ont été invités à manger autant qu'ils le souhaitent à un buffet.

Les chercheurs avaient déjà établi que chaque session de travail intellectuel exigeait seulement 3 calories de plus que la période de repos assis (activité n°1). Toutefois, malgré le faible coût en énergie pendant un travail intellectuel, l'étudiant consomme spontanément 203 calories de plus après avoir résumé un texte (activité n°2) et 253 calories de plus après les tests sur ordinateur (activité n°3, nécessitant davantage d'efforts intellectuels que les activités n°1 et 2). Cela représente respectivement 23,6% et 29,4% d'augmentation, comparé à l'activité n°1 (se reposer).

Les échantillons de sang prélevés avant, pendant et après chaque session révèlent que le travail intellectuel cause beaucoup plus de fluctuations dans les niveaux de glucose et d'insuline que la période de repos assis. "Ces fluctuations pourraient être causées par le stress du travail intellectuel, ou également refléter une adaptation biologique pendant la combusion des glucoses", a suggéré l'auteur principal de l'étude Jean-Philippe Chaput. Le corps pourrait réagir à ces fluctuations en consommant de la nourriture afin de restaurer son équilibre de glucose (sucre), la seule source d'énergie utilisée par le cerveau.

"La surcompensation calorique qui suit un travail intellectuel, combiné au fait que nous sommes moins actifs physiquement lorsque nous faisons des activités intellectuelles, pourraient contribuer à l'épidémie d'obésité observée actuellement dans les pays industrialisés", dit M. Chaput. "Cela reste un facteur qui ne doit pas être ignoré, considérant le fait que de plus en plus de gens travaillent dans un environnement intellectuel", a conclu le chercheur.

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Photo portrait de l'auteur Sandra Maribaux
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