Combien de calories sont brûlées en lisant des blogs ou un livre ?

Auteur Sandra Maribaux
Auteur : Sandra Maribaux, publié le 09/08/2013
Relu par le comité de rédaction

Vous êtes-vous déjà demandés quelle quantité calorique est consommée quand vous lisez un blog ou un roman. Voici la réponse scientifique.

Répondre à une telle question n'est pas chose aisée, car non seulement il y a 2 formes de lecture (réciter à haute voix ou lire en silence dans votre tête), mais il manque aussi d'études scientifiques poussées à ce sujet. Pourtant, beaucoup de lecteurs nous ont posé cette question, alors nous allons tenter d'y répondre avec le plus d'arguments clairs possible.

Avant de commencer, sachez que le simple fait d'exister brûle des calories (kcal). Ces dernières sont une mesure de la chaleur et comparées davantage à une forme d'énergie. Par conséquent, même un corps au repos total doit consommer des calories, mais pas nécessairement beaucoup.

En tout temps, il y a une quantité significative d'activité chez une personne au repos, y compris l'activité du cerveau, la respiration, la circulation sanguine, etc. Selon la quantité d'efforts effectués sur un jour donné, la plupart des organismes utilisent de 11 à 15 calories par kilogramme de poids corporel au minimum (c'est le taux métabolique basal, aussi appelé métabolisme de base, à découvrir ici). Non seulement la quantité d'efforts affecte ce nombre, mais aussi la masse de muscles dans le corps.

Cependant, la plupart des gens parlent de l'utilisation supplémentaire de calories que l'activité procure (quand ils parlent de dépense calorique). Courir génère une combustion énergétique différente de la natation ou du football par exemple. Lire apporte une consommation calorique supplémentaire certes petite, mais elle n'est pas insignifiante non plus.


> Que pensent les sceptiques ?

Beaucoup de gens (parfois même ceux qui lisent beaucoup) pensent instinctivement que ce n'est pas le fait de lire (ou de penser) qui brûle des calories en soi. Ils pensent que le simple fait de vous asseoir sans lire, ou pour regarder la TV, fait brûler la même quantité calorique. Autrement dit, ils pensent que la lecture en elle-même ne brûle pas du tout de calories mais plutôt le fonctionnement du corps pendant cette période.

Bien entendu, lire en marchant ou en vous tenant debout fera faire une activité physique en plus, donc vous allez dépenser plus de calories, mais pour les sceptiques, ce n'est alors pas la lecture ou la réflexion en elles-même qui expliquent la combustion calorique (mais la marche à pied ou le fait de vous tenir debout).

Certaines personnes dubitatives diraient aussi que n'importe quelle quantité de "calories supplémentaires" brûlées pendant la lecture (contre le fait de fixer du regard un mur vide) serait infiniment petite, surtout en raison de minuscules mouvements des yeux via les muscles extra-oculaires (qui donnent à l'œil la capacité de se déplacer dans toutes les directions jusqu'à 40° à partir de la position de relâchement), et d'une activité chimique accrue dans le cerveau, qui même en s'ajoutant, ne générerait qu'un niveau extrêmement faible de calories excédentaires.

Du coup, ces gens incrédules disent que la même quantité calorique est brûlée même quand nous nous trouvons dans une position assise, à ne rien faire. Même en lisant à haute voix, en bougeant donc les lèvres, le nombre de calories brûlées en supplément ne serait pas significatif selon eux.

Mais tout ce que nous venons d'écrire ne sont que des suppositions émanant de personnes perplexes. En réalité, la lecture d'un site Web ou d'une oeuvre littéraire fait vraiment brûler des calories, et pas en nombre négligeable comme les sceptiques pourraient le croire. Et ce n'est pas nous qui le disons de manière péremptoire, ce sont les scientifiques qui le disent.

Un homme dont la tête est encastrée dans un ordinateur est en train de lire un journal tout en tenant une tasse à la main


> Une affaire de combustion du glucose par le cerveau

En effet, étudier pour passer un examen, écrire un article pour un journal ou un magazine, poster un message sur un forum, lire un livre ou un blog, etc. peut vous aider à rester mince dans une certaine mesure selon les neurologues.

"Plus une région du cerveau veut d'énergie, plus cette partie cérébrale décomposera de glucose. Alors oui, si vous réfléchissez vraiment beaucoup et luttez vraiment avec vos pensées, les neurones se trouvant dans les lobes frontaux de votre cerveau brûleront beaucoup plus de glucose", indique le neurologue Harry Chugani (travaillant à l'Hôpital des Enfants de Michigan, Etats-Unis).

Rappelons que les lobes frontaux sont des structures nerveuses qui donnent la possibilité à chaque humain de posséder une conscience sur le temps, l'espace ou encore les émotions. Les lobes frontaux sont là où votre réflexion a lieu. Alors si vous vous posez de grandes questions existentielles, comme quoi manger lors du repas suivant pour remplacer les calories que vous êtes en train de dépenser en lisant RegimesMaigrir.com, cette partie de votre cerveau aura besoin de davantage de glucose. Découvrez par la même occasion les aliments qui améliorent la puissance cérébrale en cliquant ici.

Selon cet expert, il est possible pour une personne de brûler entre 60 et 100 calories (voire plus) par heure en se concentrant vigoureusement lorsqu'elle étudie, écrit avec un stylo ou tape sur le clavier.

Selon diverses études, votre cerveau exige 0,1 calorie par minute, juste pour survivre (dans un état quasi végétatif). Si vous souhaitez comparer cela à l'énergie utilisée par vos muscles, sachez par exemple que marcher brûle environ 4 calories par minute, ou faire du kickboxing fait dépenser 10 calories par minute.

Si vous réfléchissez beaucoup en lisant un blog ou en faisant des mots croisés, votre cerveau brûlera environ 1,5 calorie par minute (en supposant que vous pesez 70 kilos, l'énergie nécessaire pour entretenir le métabolisme basal est comprise dans ces 1,5 kcal).

Le cerveau est fait de neurones. Ce sont des cellules qui communiquent avec d'autres neurones et qui transmettent des messages aux et à partir des tissus de l'organisme. Pour produire des neurotransmetteurs, les neurones ont besoin d'énergie. Du coup, elles doivent consommer 75% de glucose sanguin (à partir du foie) et 20% de la quantité totale d'oxygène se trouvant dans le corps.

Quand on y pense, c'est tout de même plus plausible d'entendre dire qu'en lisant des blogs ou des livres, on brûle plus de calories qu'en restant complètement passifs (par exemple assis sur un canapé à ne rien faire). En effet, la principale source d'énergie du cerveau est le glucose, donc pendant la phase de pensée active (par exemple encodage et récupération de la mémoire) il y a logiquement une combustion accrue de glucose (donc de calories).

Les mouvements des yeux ne sont alors pas la seule activité impliquée, et le simple fait de regarder fixement un mur blanc serait passif. D'ailleurs, beaucoup d'étudiants pourraient remarquer qu'ils ont plus faim et ont davantage envie d'aliments sucrés pendant les périodes de révision pré-examen, ce qui conforte l'idée que leur corps a dû brûler une quantité calorique suffisamment importante pour produire un impact sur leur besoin métabolique.

D'autres facteurs qui affectent la quantité de calories que vous brûlez en faisant une lecture en ligne (de sites Internet) ou en lisant des bouquins sont :
  • Le degré auquel le cerveau est utilisé pour la lecture ou l'étude,
  • La position dans laquelle vous lisez (debout, assise, couchée, etc.),
  • Si vous êtes en train de manger en même temps,
  • Si vous êtes en train de faire toute autre activité pendant la lecture.

Par exemple, une étudiante moyenne à l'université, pesant 57 kilos, peut brûler un total de 270 calories en 60 minutes avec les activités suivantes : se tenir debout, lire, écrire et étudier.

Cela veut dire que la prochaine fois que vous devez étudier pour rendre un projet, lire, bloguer ou écrire des posts sur le groupe d'entreaide de RegimesMaigrir.com, vous allez brûler des calories et du glucose sans même le savoir.

Et il faut retenir que plus votre poids corporel est élevé, plus vous allez brûler de calories en lisant le carnet de bord d'un blogger ou en feuilletant un roman.

En effet, il faut une énergie supplémentaire pour faire circuler votre sang et assurer les fonctions physiologiques de base quand vous avez une masse supérieure. Donc si l'étudiante de l'exemple ci-dessus pesait 77 kilos, elle brûlerait plus de kcal encore en faisant les mêmes activités pendant 60 minutes.


> Et dans les autres positions ?

Les spécialistes estiment qu'un individu pesant 60 kgs brûle environ 50 calories par heure de lecture en restant couché (sur un lit ou un sofa par exemple), tandis qu'une personne de 70 kilos dépense approximativement 67 calories en lisant durant une heure en position couchée.

Si elle s'asseoit pour déchiffrer un texte, la combustion calorique sera supérieure selon les scientifiques. Une personne pesant 60 kilos brûle 67 calories en étant assise (sur une chaise immobile). Si elle pesait 80 kg, elle brûlera 86 calories en restant assise.


> Des facteurs plus avancés

Le nombre de kcal que vous brûlez en lisant un blogue ou une encyclopédie dépend aussi du taux métabolique basal et des processus de maintenance, en plus de la lecture en elle-même. Même tourner un livre dont les pages sont épaisses et reliées par un rivet métallique lourd ne vous demandera pas beaucoup d'effort. Plus votre masse musculaire est importante, plus votre métabolisme est élevé au repos (et à tout moment de la journée, que vous soyez en train de lire ou pas).

Donc, faites des sessions sportives entre les séances de lecture, et vous allez stimuler votre métabolisme, et brûler par conséquent encore plus de calories en lisant un blog ou en parcourant un roman. Ou vous pouvez aussi mâcher du chewing-gum "zéro calorie" pendant que vous lisiez (dans votre tête) pour dépenser 11 calories additionnelles par heure.


> Est-ce que lire et réfléchir longuement font brûler beaucoup de calories ?

Diverses études se sont déjà penchées sur la question de la puissance cérébrale et combien d'énergie elle demande.

Bien que le cerveau de l'humain adulte moyen pèse environ 1,4 kilogramme (soit seulement 2% du poids total du corps d'une personne pesant 70 kilos) il demande 20% de notre taux métabolique basal (TMB, la quantité totale d'énergie que notre corps dépense en une journée au repos complet, dépourvue d'activités physiques) !

Le TMB varie d'une personne à l'autre selon son âge, son sexe, sa taille et son état de santé. Si nous prenons un TMB moyen de 1 300 calories, alors le cerveau consomme 260 de ces calories juste pour survivre (pour gérer le corps). Cela fait 10,8 calories par heure ou 0,18 par minute (uniquement pour survivre, pas pour réfléchir).

Avec un peu de mathématiques, nous pouvons convertir ce nombre en une mesure de puissance :

Alors le cerveau d'un humain adulte typique a besoin de 12,6 watts pour fonctionner, soit un cinquième de la puissance requise par une ampoule standard de 60 watts. Comparé à la plupart d'autres organes, le cerveau est gourmand.

S'il devait être mis en comparaison avec les équipements électroniques, le cerveau serait incroyablement efficace. Tout en étant très complexe, il consomme nettement moins de watts. Par exemple, le supercalculateur Watson d'IBM dépend de 90 serveurs IBM Power 750, chacun exige environ 1 000 watts (donc 90 000 watts au total) !

L'énergie voyage vers le cerveau via les vaisseaux sanguins sous la forme de glucose, qui est transporté à travers la barrière hémato-encéphalique, et utilisé pour produire l'adénosine triphosphate (ATP), la principale circulation d'énergie chimique à l'intérieur des cellules.

Des expériences menées sur des animaux et sur des humains ont confirmé que quand les neurones doivent travailler dans une région particulière du cerveau, des capillaires (minuscules vaisseaux sanguins) locaux se dilatent pour délivrer plus de sang que d'habitude, ainsi que du glucose et de l'oxygène.

Cette réaction régulière rend les études de neuroimagerie possibles : l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) dépend des propriétés magnétiques uniques du sang allant vers et partant des neurones faisant feu. Diverses études ont également confirmé qu'une fois que les vaisseaux sanguins dilatés ont délivré leur excédent de glucose, les cellules cérébrales l'avalent.

En étendant la logique des résultats de ces études, certains chercheurs ont proposé la chose suivante : si les neurones faisant feu exigent davantage de glucose, alors des tâches mentales particulièrement difficiles devraient diminuer le taux de glucose dans le sang et, de même, manger des nourritures riches en sucre devrait améliorer la performance sur ces tâches.

Bien que plusieurs études aient confirmé ces prévisions, les preuves dans leur ensemble sont mitigées et la plupart des changements des taux de glucose vont de minuscules à petits.

Dans une étude menée par l'université de Northumbria (à Newcastle, Angleterre), par exemple, des volontaires qui avaient complété une séries de tâches verbales et numériques ont montré une chute plus importante du taux de sucre sanguin que ceux qui avaient simplement appuyé sur une touche à répétition. Dans la même étude, une boisson sucrée améliorait la performance sur l'une des tâches, mais pas sur les autres.

Dans une autre étude, réalisée à l'université de Liverpool John Moores (Angleterre), des volontaires avaient exécuté deux versions du protocole de Stroop (effet Jaensch), dans lequel ils devaient identifier la couleur de l'encre utilisée pour imprimer un mot, plutôt que lire le mot lui-même.

Dans la première version, les mots et les couleurs correspondaient (par exemple, le terme "bleu" était affiché en encre bleue). Dans la seconde version, plus difficile, le mot "bleu" apparaissait dans une couleur verte ou rouge.

Les volontaires qui étaient soumis au test le plus difficile (la seconde version) avaient montré une baisse plus importante du taux de glucose sanguin, ce que les chercheurs ont interprété comme une cause directe d'un effort mental supérieur.

Certaines études ont montré que quand les gens ne sont pas très bons à une tâche précise, ils exercent davantage d'efforts mentaux et utilisent plus de glucose. Elles ont aussi constaté que plus vous êtes doués, plus votre cerveau est efficace et moins vous avez besoin de glucose. Pour compliquer les choses, au moins une étude suggère l'inverse, à savoir que les cerveaux des gens habiles demandent plus d'énergie.

Ce ne serait pas une simple histoire de sucres. Des résultats insatisfaisants et contradictoires des recherches scientifiques menées sur le glucose soulignent que la consommation d'énergie dans le cerveau n'est pas une simple question d'un plus grand effort mental avalant davantage d'énergie disponible dans l'organisme.

Claude Messier, de l'université d'Ottawa (Canada), a examiné plusieurs études de ce genre. Il reste convaincu que toutes les tâches cognitives modifie de manière mesurable le taux de glucose dans le cerveau ou dans le sang.

"En théorie, oui, une tâche mentale plus difficile exige davantage d'énergie parce qu'il y a plus d'activité neuronale. Mais quand les gens font une tâche mentale, vous ne verrez pas une forte augmentation de la consommation de glucose comme un pourcentage significatif du taux global. Le niveau de base est déjà une énergie élevée, même dans un sommeil paisible avec très peu d'activités, il y a toujours une forte consommation de base de glucose", dit-il.

La plupart des organes n'ont pas besoin de beaucoup d'énergie pour être entretenus de manière basique. Mais le cerveau doit activement maintenir des concentrations appropriées de particules chargés à travers les membranes des milliards de neurones, même quand ces cellules ne font pas feu. A cause de cet entretien coûteux et continu, le cerveau reçoit généralement l'énergie dont il a besoin pour faire un petit boulot supplémentaire.

Des auteurs d'autres analyses d'études sont arrivés aux mêmes conclusions. Robert Kurzban de l'université de Pennsylvanie (Philadelphie, Etats-Unis) fait référence à des études qui montrent que l'exercice physique modéré améliore la capacité de concentration des gens.

Dans une étude par exemple, des enfants qui avaient marché pendant 20 minutes sur un tapis de course avaient de meilleures notes à un test de réussite scolaire que des enfants qui avaient lu tranquillement avant l'examen. Si l'effort mental et la capacité étaient une simple affaire de glucose disponible, alors les enfants qui avaient fait du sport (et brûlé davantage d'énergie) auraient dû avoir de moins bonnes notes que leurs pairs au repos.

L'influence de la difficulté d'une tâche mentale sur la consommation d'énergie "semble subtile et dépend probablement de la variation individuelle de l'effort nécessaire, de l'engagement et des ressources disponibles, qui pourraient être liés à des variables telles que l'âge, la personnalité et la régulation de glucose", dit Leigh Gibson de l'université Roehampton (Londres, Angleterre) dans une étude sur les glucides et la fonction mentale.

Leigh Gibson et Claude Messier concluent tous les deux que quand quelqu'un a du mal à réguler le glucose correctement, ou a jeûné pendant longtemps, une boisson ou nourriture solide sucrée peut améliorer leur rendement ultérieur sur certains types de tâches de mémoire. Mais pour la plupart des gens, le corps fournit facilement le peu de glucose en plus dont le cerveau a besoin pour faire l'effort mental supplémentaire.

Si les tâches cognitives difficiles consomment seulement un peu plus d'énergie que d'habitude, qu'est-ce qui explique le sentiment d'épuisement mental suite à un examen difficile ou quelques heures de réflexion épuisantes ?

Une réponse possible est que maintenir une concentration constante occupe un territoire intellectuel pendant plusieurs heures, et fait brûler vraiment assez d'énergie pour laisser un sentiment d'épuisement s'installer. Mais les chercheurs n'ont pas validé cette hypothèse parce qu'ils pas encore fait passer des tests très difficiles sur une longue période aux volontaires.

En effet, dans la plupart des expériences, les participants effectuent une seule tâche cognitive de difficulté modérée, et rarement pendant plus d'une heure ou deux. "Peut-être que si nous soumettons les volontaires à des tests plus difficiles et les amenons à faire des choses qu'ils ne maîtrisent pas, nous verrions des résultats plus clairs", concède Claude Messier.

Tout aussi important que la durée de l'effort mental est votre attitude envers lui. Regarder un biopic passionnant avec une narration complexe excite beaucoup de régions différentes du cerveau pendant 2 bonnes heures, mais les gens ne sortent généralement pas du cinéma en se plaignant de fatigue mentale.

De même, certaines personnes peuvent adorer bouquiner des romans écrits en toutes petites lettres tandis que d'autres ne supportent pas d'en lire ne serait-ce que 2 lignes. Compléter un jeu de mots croisés compliqué ou un sudoku le dimanche matin ne ruine généralement pas votre capacité à rester concentrés pour le reste de la journée. En fait, certains disent même que ces jeux aiguisent leur état mental.

Bref, les gens apprécient des activités intellectuellement revigorantes qui ne font pas souffrir d'épuisement mental.

Une telle fatigue psychique semble beaucoup plus susceptible de se produire après des efforts mentaux que nous devons effectuer sans plaisir (comme un examen obligatoire, par exemple le baccalauréat), surtout quand nous nous attendons à ce que cette épreuve vide notre cerveau. Si nous pensons qu'un examen ou un puzzle sera difficile, alors il le sera la plupart du temps.

Des études ont montré que quelque chose de semblable se produit quand les gens font du sport : une grande partie de l'épuisement physique se trouve dans notre tête.

Dans une étude en rapport (menée par l'université de Bangor au Pays de Galles), des volontaires qui avaient fait du vélo stationnaire après avoir passé un examen difficile sur ordinateur pendant 90 minutes (exigeant beaucoup d'attention) avaient abandonné plus tôt que ceux qui avaient regardé des documentaires émotionnellement neutres (avant de faire du vélo).

Même si le test d'attention n'avait pas consommé significativement plus d'énergie que de regarder les documentaires, les volontaires avaient déclaré se sentir moins dynamiques. Ce sentiment était assez puissante pour restreindre leur performance physique.

Dans le cas des épreuves de type baccalauréat, quelque chose au-delà de l'effort mental pur contribue probablement à la stupeur post-examen : le stress. Après tout, le cerveau ne fonctionne pas dans un vide. D'autres organes brûlent de l'énergie aussi.

Passer un examen qui détermine en partie où l'on va étudier les prochaines années est assez dur sur les nerfs pour envoyer des hormones de stress à travers le flux sanguin, provoquant la transpiration, une accélération cardiaque, et encourager la bougeotte (avec les doigts qui bougent sans arrêt) ainsi que des postures tordues. Les examens et tests ne sont pas simplement fatigants pour le mental, ils sont physiquement épuisants également.

Une petite étude (réalisée par l'université de Laval au Canada) suggère que les défis intellectuels stressants (même légèrement) changent nos états et comportements émotionnels, même s'ils ne modifient pas profondément le métabolisme du cerveau.

Quatorze étudiantes canadiennes faisaient les activités suivantes : s'asseoir sans rien faire, résumer un passage de texte, ou compléter une série de tests d'attention et de mémorisation sur ordinateur. Toutes les activités duraient 45 minutes. Ensuite, toutes les étudiantes étaient invitées à se régaler autour d'un buffet.

Les étudiantes qui avaient fait des tests sur ordinateur avaient consommé 200 calories de plus que celles qui s'étaient contentées de s'asseoir sans rien faire. Mais cette observation n'était pas constante. Le taux de l'hormone de stress cortisol était cependant significativement supérieur chez les étudiantes dont le cerveau était plus occupé, tout comme leur rythme cardiaque, leur tension artérielle et leur anxiété auto-déclarée. Selon toute vraisemblance, ces étudiantes ne mangeaient pas davantage parce que leur cerveau avait désespérément besoin de plus d'énergie. C'était plutôt le fait de manger leurs émotions.

Claude Messier a une explication pour la fatigue mentale de base. "Mon principale hypothèse est que le cerveau est fainéant. Il a du mal à rester concentré sur une seule chose pendant trop longtemps. C'est possible qu'une concentration soutenue crée des changements dans le cerveau qui favorisent la volonté d'éviter cet état. Cela ressemblerait à une minuterie qui vou dit que c'est fini. Peut-être que le cerveau n'aime pas travailler si dur pendant si longtemps."

Lisez aussi un article en rapport intitulé "Comment abaisser les risques de développer diverses maladies du cerveau grâce à une alimentation adéquate ?" en cliquant ici.


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Photo portrait de l'auteur Sandra Maribaux
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