Comment entretenir sa motivation pour perdre du poids ?

Auteur Sandra Maribaux
Auteur : Sandra Maribaux, publié le 25/10/2012
Relu par le comité de rédaction

Vouloir mincir est une chose, avoir assez de motivation en est une autre. Voici nos conseils pour entretenir la motivation pour maigrir.

Votre objectif est bien fixé, conforme à vos valeurs, vos yeux brillent lorsque vous l'évoquez. La motivation est à son point culminant.

Prendre soin de cette émotion, la renforcer au fil des jours qui séparent de la réussite, cela nécessite d'éviter quelques prédateurs.


En voici 4 choisis parmi beaucoup d'autres, et tirés du guide "Comment se motiver pour maigrir ?" écrit par la thérapeute Catherine Thoeni Gratz :

1) La politique de l'autruche

Elle consiste à ne pas régler la véritable raison pour laquelle on a pris du poids.

Certes, on va admettre d'un petit air contrit que l'on a pris du poids parce que l'on grignote, parce que l'on compense, parce que la période était festive et incitait à trop manger, etc. Et l'on en reste là. On ajoute parfois quelques informations sur ce que l'on a grignoté, et on se sent quitte, grâce à ce mea culpa. Erreur.

Quand on veut perdre du poids, s'arrêter à mi-chemin parce qu'on n'a pas su entretenir sa motivation coûte cher. Ne pas régler le fonds du problème risque de faire "craquer" plus souvent qu'à son tour. Une énergie beaucoup plus importante sera donc nécessaire pour atteindre son objectif. Au risque de tout laisser tomber.

Pire encore, si le chiffre affiché par la balance finissait par vous satisfaire (à coup d'efforts considérables ou de régimes déstabilisants), ce ne sera sans doute que pour une courte durée. Car les mauvaises habitudes n'attendent que le moment de re-pointer le bout de leur nez. Accompagnées de leurs kilos, bien entendu.

Les "excuse-raisons" iront alors bon train : un classique yo-yo, un corps méfiant qui se met à stocker, une affaire psychologique, etc.

L'unique solution : rechercher les véritables causes. Et régler définitivement la situation !


Le premier mot-clé : "Pourquoi ?"

Il faut partir de la situation (par exemple : je grignote devant la télévision) et user - voire abuser - de ce premier mot-clé. Sans oublier de faire la part entre la finalité et les moyens.

Car le grignotage intempestif ou l'abus de nourriture ne sont pas une finalité. C'est un moyen. Un moyen de quoi ? De compenser l'ennui ? L'ennui de quoi ? De vaincre la solitude ? De combler le désoeuvrement devant la télé ? De pallier à une mauvaise répartition des aliments ? D'évacuer une surcharge émotionnelle ? De ne pas savoir dire non ?

Bref, vous avez pris du poids parce que vous grignotez, c'est intéressant. Mais ce qui est primordial c'est : pourquoi grignotez-vous ?

Les raisons qui poussent au grignotage ou incitent à se jeter sur le frigidaire sont multiples. Elles doivent être clairement identifiées pour être combattues. Et pas au moyen d'un carré de fromage, d'une barre de chocolat ou d'un en-cas basse-calories! Car tant que les raisons ne sont pas éliminées, le grignotage ou son envie persistera.


Le second mot-clé : "Comment ?"

C'est la recherche de la solution.

Comment faire pour ne plus ressentir cet ennui ? Pour ne plus se sentir solitaire ? Comment combattre le sentiment de désoeuvrement devant la télé ? Comment modifier ses prises alimentaires ? Sur la base de quelles informations ? Comment évacuer la surcharge émotionnelle de la journée (un footing ? Une douche ? Ecouter de la musique ?), etc. Vous seule pouvez répondre à ces "Pourquoi ?" et à ces "Comment ?".

Recherchez les réponses en vous-même. Et une fois trouvées, planifiez votre solution en commençant par une petite chose concrète que vous pouvez faire immédiatement (appeler une amie, prendre rendez-vous avec un spécialiste, couler un bain ou enfiler les chaussures de jogging). Il faut absolument ressentir que l'on est en route pour régler le problème.


2) La privation des aliments-plaisir

La motivation la plus solide ne résiste pas longtemps à la privation des nourritures à forte charge émotionnelle : le gâteau de sa grand-mère, le bœuf bourguignon de sa mère, certains plats bien de chez nous, etc.

Le mal du pays c'est aussi un mal de l'assiette. Par exemple, après plusieurs années d'études au Etats-Unis, une étudiante peut se plaindre de mirages nocturnes de... poireaux et de saucisses aux choux !

Couper totalement ses racines alimentaires est impossible à long terme. C'est la raison pour laquelle certains régimes exotiques, basés sur une nourriture asiatique, ne durent généralement que quelques mois. Même constat pour des régimes à consignes trop directives que l'on abandonne rapidement pour se gaver de ce qui a été refusé.

Beaucoup de programmes alimentaires tentent d'associer l'image du plaisir de manger à celle de leurs régimes. Mais de quel plaisir de manger s'agit-il ? Du vôtre ou de celui du concepteur du programme ?

Le plaisir de manger n'est pas une chose qui provient de l'analyse, de la réflexion et de la généralisation. C'est ce que l'on ressent au fonds de soi. C'est le résultat de sa propre histoire. Le plaisir des uns n'est donc pas celui des autres. Et la seule personne capable de déterminer où se situe votre plaisir de manger : c'est vous-même !

Alors ? Comment concilier les aliments-plaisir qui n'ont pas reçu le label du politiquement correct avec son plan alimentaire ? Comment éviter que le sentiment de privation ne débouche sur des compulsions culpabilisantes, et le constat que l'on est nul ou nulle !


Réponse : Tester et Décider.

Tester, c'est s'offrir le plat qui nous tente vraiment. En mangeant une quantité normale. Mais en contrôlant les conséquences et en se posant des questions !

Comment vous êtes-vous sentis lors de ce moment de plaisir ? Et physiologiquement, que s'est-il passé ?

Pour une fois votre balance va devenir un outil de travail intéressant. Avez-vous pris du poids le lendemain matin, le lendemain soir, le jour suivant ? Combien ? Avez-vous davantage d'envie de sucre ? Combien de temps faut-il pour revenir à la situation préalable ? Comment vous êtes-vous sentis lors de ce moment de plaisir ? Et surtout, comment et quoi manger les jours suivant pour "gommer" ces éventuelles prises de poids ?

Munis de ces information, ce sera le moment de décider. Cet écart alimentaire vaut-il la peine par rapport à la poursuite de l'objectif ? A quel rythme ? Mieux vaut-il renoncer ?

Tester, décider, c'est retrouver son plaisir sans culpabiliser. En décidant en toute connaissance de cause. En fonction de son organisme et de son histoire. C'est apprendre quels sont les aliments qui nous font du bien physiologiquement et psychologiquement, ceux qui font prendre un peu de poids, ceux qui le stabilisent, ceux qui en font perdre. C'est retrouver sa véritable liberté.

Et c'est surtout éviter de miner sa motivation en tentant de respecter des "diktats" difficiles - voire impossibles - à suivre sur le long terme. Savoir comment entretenir la motivation pour perdre du poids, c'est aussi savoir éviter de tenter l'impossible.


3) Une stratégie de réussite figée

Qu'est-ce qu'une stratégie de réussite ? C'est la manière consciente ou inconsciente d'accomplir quelque chose.

De nombreux outils de développement personnel proposent de prendre conscience de la façon dont nous procédons pour arriver à nos fins en proposant de s'appuyer sur l'analyse des réussites antérieures. Et d'en faire un "copier-coller".

C'est oublier que nous sommes complexes et souvent changeants. Exemple : un enfant qui pleure. Dans certains cas nous nous montrons pleins de compassion, à d'autres moments les mêmes pleurs nous irritent et nous donnent envie de menacer.

Être changeant fait partie de notre nature humaine. Il faut l'admettre et ne pas culpabiliser de nos besoins parfois contraires. Cela permet de comprendre l'envie de passer d'un état ou d'un besoin à l'autre. Et surtout de déceler à temps ses besoins de changement. Pour ne pas tomber dans l'ennui et la perte de motivation qui précède l'envie de tout lâcher.


Être sérieux ou joueur ?
Lors d'un changement de comportement alimentaire il est parfois utile d'être guidé de manière précise et sérieuse (liste d'aliment autorisés, éventuellement quantités, rythmes particuliers, etc.). C'est l'état sérieux. Mais il est tout aussi indispensable de se donner le droit d'improviser, de découvrir de nouveaux aliments ou de nouvelles compositions de repas, de faire des expériences. C'est l'état joueur.

L'abus de l'état sérieux entraîne une perte de motivation due à la sensation de privation et d'hyper-contrôle. L'excès de l'état joueur entraîne l'insécurité de l'absence de contrôle et souvent un manque de résultat décourageant.

A vous de trouver une bonne alternance entre les deux états en percevant le moment précis du besoin de changement. De l'état sérieux à l'état joueur. Et vice-versa.


Aimer la conformité ou choisir la rébellion
La plupart du temps nous acceptons volontiers de correspondre à ce que l'on attend de nous. Mais il y a des moments où les règles nous pèsent. L'impression d'être régenté s'installe. Et nous avons la sensation de ne plus être nous-mêmes par excès de cette conformité.

Alors, pour retrouver un sentiment de liberté nous enfreignons les lois. Y compris celles que nous nous sommes fixés. Et nous culpabilisons. Convaincus que nous ne sommes pas capables d'être sérieux.

Les règles nutritionnelles existent. Les suivre rassure quant à sa santé et à son image. C'est la conformité.

Par contre nous avons nos aliments-plaisirs, ceux de notre enfance par exemple, ou de petits plaisirs (chocolat par exemple). Y renoncer et pratiquer l'orthorexie (respect à la lettre des principes nutritionnels de façon démesurée) sur le long terme devient rapidement une source de frustration, et engendre une rapide perte de motivation.

Passer de la conformité à une rébellion contrôlée permet d'alléger le quotidien, et de rendre possible les résultats à long terme. Evidemment, tout ceci aide à entretenir la motivation quand vous souhaitez perdre du poids.


Alterner le savoir-faire et le savoir-être
Le savoir-faire, appelé aussi "maîtrise", représente la précision, l'expérience, la prise en compte des aspects scientifiques ou techniques.

Cela correspond au côté rationnel que l'on recherche auprès de spécialistes de la nutrition. Que ce soit en face à face, au niveau d'Internet ou d'ouvrages spécialisés.

Par contre, à l'excès, cette maîtrise devient une relation sans âme souvent perçue comme infantilisante et démotivante. En effet, la motivation est du domaine du Savoir Être. C'est le domaine de l'empathie et de la sensibilité qui prendra compte de tout ce qui a trait au sentiment.

Une relation avec un thérapeute doit permettre de passer d'un état à l'autre. Si les consignes sont tirées d'un livre ou d'un programme Internet, il faudra tenir compte de ce besoin en cherchant un complément d'information (ou des conseils) dans le secteur précis de la motivation.


4) L'ennui

Un long fleuve tranquille, cela peut avoir du charme. Mais cela peut aussi engendrer l'ennui, un véritable tueur de motivation.

Pour relancer l'action, et sortir de la monotonie il faut se lancer quelques challenges dont la réussite va permettre de savourer une victoire. Et donner la sensation de diriger sa vie.

Voici quelques exemples de challenges (à limiter dans le temps) :
  • Faire plus de la même chose : par exemple, supprimer quelques petits aménagements de confort glissés dans le programme de base (petits chocolats), renforcer les consignes (quantités, suppression de certains aliments) ou augmenter les efforts sportifs.

  • Faire tout autre chose : changer de programme alimentaire ou de type de sport et noter les résultats pour comparer.


Vous pouvez tirer parti de certaines circonstances pour les transformer en challenge :
  • Lors d'une situation exceptionnelle (repas de famille ou repas d'affaire) :
    • Le challenge : ne pas annoncer que l'on suit un plan alimentaire particulier mais suivre ses consignes personnelles.

    • La manière : justifier son attitude par de bonnes excuses.

    • Exemples : les adeptes des régimes hyperprotéines peuvent dire "cette viande est formidable, je m'en ressers, et tant pis pour le dessert !". Pour une personne qui mesure ses portions : "c'est si bon que je regrette d'être si "petit mangeur". Ou pour éviter d'être resservi, mangez très lentement en précisant que vous savourez.

      Ne jamais oublier de contrôler les résultats, de s'en féliciter ou de rechercher les éventuelles raisons d'un échec pour en faire un apprentissage.

  • Un bouleversement momentané des habitudes (vacances, voyages) :
    • Le challenge : se débrouiller pour franchir l'obstacle avec un minimum de "dommages collatéraux" fixés d'avance et que l'on est d'accord d'accepter.

    • La manière : Ne pas laisser place à l'improvisation en réfléchissant par avance à sa stratégie.

    • Exemples : décider de faire systématiquement l'impasse sur certains aliments pour pouvoir en consommer d'autres, préparer ses listes d'aliments à proscrire (et surtout les excuses expliquant ses choix), inventorier les ressources de l'endroit (restaurant, marchés, etc.) pour pouvoir proposer ce qui vous conviendra le mieux en prétextant qu'il s'agit d'une envie.


Ne dramatisez jamais un challenge, faites-en un jeu. Comme les enfants qui disent "Chiche que je peux…."


Et n'oubliez pas de tirer parti des résultats :
  • Une réussite, félicitez-vous, vous êtes formidable !
  • Un résultat mitigé : analysez la situation sans culpabiliser et tirez parti de cette expérience pour la prochaine fois.
  • Un échec : demandez-vous ce qui vous a manqué pour réussir (compréhension, difficultés de dire non, etc...) et où vous pourriez le trouver.


Ces 4 situations qui finissent par émousser la meilleure des motivations vous paraissent aller de soi ? Honnêtement, les avez-vous maîtrisées ?


Bonne route.


Livre de Catherine Thoeni Gratz
Catherine Thoeni Gratz


Plus de 20 années de nutrition en cabinet libéral.
Thérapeute Vittoz, Master en PNL et Master Coach.

Auteur du Guide "Comment se motiver pour maigrir ?"
3 volumes de théories et d'applications pratiques
pour trouver et conserver sa motivation
afin de réussir son objectif.



Et vous, que faites-vous pour entretenir votre motivation dans l'objectif de perdre du poids ? Que pensez-vous de ces quatre prédateurs qui exterminent la motivation ? Si vous avez aimé cet article, merci de le recommander sur Facebook, de le tweeter, de lui donner un vote +1 sur Google Plus.
Photo portrait de l'auteur Sandra Maribaux
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Cet article est basé sur des preuves scientifiques, écrit par des experts et vérifié par des spécialistes.


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